Chökhor Ling

Enseignements

Nagarjuna Comprendre comment fonctionne Esprit

Le centre bouddhiste Chökhor Ling dans la Vienne (86)

Par Vén. Gelek Drölkar

“Chökhor Ling” signifie “Le jardin de la roue du Dharma” en tibétain. L’expression “tourner la roue du Dharma” remonte au temps où le Bouddha décida d’enseigner les expériences qui le menèrent à l’Éveil. Cette transmission phénoménale se veut toujours d’actualité et même plus que jamais dans un monde en plein bouleversement et en quête de bonheur. Aujourd’hui, les centres bouddhistes sont les vitrines des enseignements.

Comme son nom l’indique en tibétain, Chökhor Ling signifie “Le jardin de la roue du Dharma” soit le lieu où sont dispensés les enseignements du Bouddha. Là où les fleurs des six qualités, les six Paramitas, exhalent leurs parfums de compassion et de sagesse quelles que soient les saisons et quel que soit le temps. L’une d’elles, qui toutes les représentent, porte comme un flambeau la lumière éclatante et parfaite de Tara. La sagesse active du Bouddha stimule les motivations, révèle les vocations et permet leur continuité sans faille. Elle protège celles et ceux qui mettent leurs pas sur sa voie et garde le trésor de leurs cœurs vertueux. C’est ainsi que la beauté de la vie exprime toute sa pureté dans le jardin intime de chacun.

La vision du centre bouddhiste Chökhor Ling correspond à celle de ses deux co-fondatrices les Vénérables Gelek Drölkar et Gelek Chödzom. Elle consiste en les deux aspects solidaires d’un seul et même chemin. Le premier est celui d’un engagement monastique qui fait de ce lieu un espace authentiquement sacré et consacré au service du Dharma sans attente personnelle. Les moines et les moniales s’y retrouvent pour partager ensemble les prières et les vœux dans la joie à la gloire du Bouddha. Le second aspect est d’accompagner les personnes laïques motivées par une véritable démarche spirituelle. Ce qui pour les étudiants correspond à venir écouter avec diligence les enseignements et suivre leurs conseils dans la mise en application au quotidien.

À l’heure où le monde s’interroge sur les vraies valeurs et sur le sens de l’existence, les réponses venant de toutes parts plongent trop souvent les gens dans plus d’illusions et davantage de confusion. L’éthique d’un centre bouddhiste doit être totalement pure et juste dans son exercice auprès du public. En cela il faut pouvoir y trouver une moralité et une intégrité correspondant à celles développées dans les enseignements du Bouddha.
Les maîtres spirituels, les enseignants et plus particulièrement ceux qui revêtent l’habit monastique, transportent avec eux où qu’ils aillent et quoi qu’ils fassent la référence sacrée du Bouddha. Les néophytes comme les plus avancés doivent pouvoir facilement reconnaître en leur manière d’être et d’agir, l’exemple vivant des enseignements qu’ils transmettent, des conseils qu’ils donnent et la pureté de leurs intentions en toutes situations. Ainsi le Dharma est-il véritablement honoré de la part de ceux qui s’autorisent à le représenter et à le diffuser.

Depuis le départ du Bouddha de ce monde, diverses constitutions se sont instaurées, toutes portent en elles le joyau sacré de la pureté originelle qui fait leur fierté et dont les centres bouddhistes sont maintenant les représentants. C’est une immense responsabilité vis-à-vis de laquelle il ne ferait pas bon jouer sur le plan du karma ! Des milliers de personnes viennent se jeter éblouis au pied des maîtres. Certes la guidance est et restera ce qu’il y a de plus important et si la gratitude et le respect doivent remplir le cœur et l’esprit du postulant, l’émerveillement doit rester l’apanage de celui qui révéla son Éveil, le Bouddha. Dans les centres, le culte de la personnalité ne doit pas être encouragé. De même un centre bouddhiste ne doit rien avoir en commun avec une surface commerciale. On ne vend pas le Bouddha et on ne fait pas “d’affaires” sur son parvis. Pour autant, les Occidentaux doivent comprendre ce que les Asiatiques n’ont aucun mal à intégrer, à savoir que l’énergie de la vie fonctionne sur le mode de l’échange équitablement distribué. Lorsque l’on vient chercher des trésors spirituels, on doit être capable d’offrir sa contrepartie et cela relève de la conscience de chacun.

Les richesses des enseignements du Bouddha sont à présent largement divulguées et il est si facile d’accéder au bouddhisme que la démarche peut vite se transformer en un simple tourisme spirituel. Les centres bouddhistes et leurs dirigeants sont là pour rappeler l’exemple de tempérance et de sagesse de leur initiateur le Bouddha et montrer la voie du sérieux et de la simplicité. Si les grands événements, les initiations et les fêtes bouddhistes attirent beaucoup de monde, les classes d’enseignements sont en comparaison trop peu fréquentées et difficilement suivies dans le temps. La mission d’un centre bouddhiste est de privilégier les enseignements afin que les participants puissent accéder à l’ouverture du cœur et à la clarté de l’esprit qui les rendront capables d’atteindre le bonheur qu’ils recherchent.

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